Parler de sexualité ne fait pas de nous des pervers

Gabriel Emmanuel
ParGabriel Emmanuel- Rédacteur
parler de sexualité ne fait pas de nous des pervers

Aborder un sujet sur la sexualité suscite parfois des controverses, car chaque société, selon l’époque, a un regard différent sur la question. La sexualité est sujet tabou et passionnant, elle contribue dans le développement psychique, physique, social et affectif de l’individu humain. Il est un fait que la sexualité est une question d’intimité, mais on constate que l’entourage culturel de la personne, sa croyance, sa religion et sa famille ont une influence énorme sur le développement sexuel de l’être humain. Certains croient parler de la sexualité, c’est discuter sur les rapports sexuels, pourtant d’autres croient que parler de la sexualité, c’est de comprendre son rôle dans le développement de l’être humain. En fait, la sexualité d’une personne ne résume pas à son organe génital, elle commence bien avant la personne atteinte l’âge pour avoir un rapport sexuel. Pourquoi la sexualité suscite-t-elle autant de paradoxe et des contraintes psychiques, sociales et affectives ? Dans cet article, il est question de voir la sexualité humaine selon différentes approches. Selon les recherches, le concept varie en fonction du champ d’étude.

Qu’est-ce la sexualité ?

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Définir le concept n’est pas une mince affaire, son aspect polymorphe nous renvoie à une conception multidimensionnelle. Selon Robert Courtois, psychologue clinicien, « la sexualité est à la fois une donnée psycho-socio-affective individuelle, voire personnelle, intime ou privée et en même temps interpersonnelle et collective. Elle est un aspect de socialisation important. Sexualité et social, sexualité et culture sont indissociables. »

Les différentes approches qui abordent la sexualité

Selon la définition de R. Courtois, nous pouvons voir plusieurs aspects de la sexualité humaine à savoir : point de vue biologique, psychologique, anthropologique et psychanalytique, etc. Cependant, pour le commun des mortels, la sexualité renvoie au coït, elle est liée avec l’amour, la séduction, la tendresse, l’érotisme.

Du point de vue biologique

La sexualité a pour mission de permettre la procréation. Toute sexualité qui rejette la reproduction est perverse selon S. Freud. Cependant, on ne peut considérer la sexualité comme un besoin physiologique comme la faim, la soif et le sommeil, cette conception est très réductionniste. La sexualité assure la survie de l’espèce humaine sur la planète bleue.

Du point de vue psychologique

La sexualité est l’ensemble des phénomènes qu’on peut observer par rapport au comportement sexuel de l’être humain. L’objectif du comportement sexuel est avant tout de transmettre ses gènes à sa descendance, le choix du partenaire étant essentiel. Ce que C. Darwin a appelé la sélection sexuelle.

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Avec le temps, les attitudes et les comportements sexuels ont évolué, ce qui nous permet de voir la sexualité prémaritale, l’homosexualité, la sexualisation précoce, l’hypersexualisation et d’autres formes d’activités sexuelles.

Du point de vue anthropologique

La sexualité nous invite à prendre en compte la question du lien de parenté, la prohibition, l’inceste et le mariage. Pour Lévi-Strauss, il y a un point de rencontre du sexuel et du social ; une transition de la nature à la culture.

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Par rapport à la société, les adolescents vont chercher l’identification sexuelle. Cette identification peut-être basée sur l’imitation et la différenciation.

Du point de vue psychanalytique

Dans les 3 trois essais sur la théorie sexuelle de Freud, le psychanalyste, mentionne qu’il existe la sexualité normale et la sexualité perverse. Pour les psychanalystes, la sexualité et la vie sexuelle s’articulent. Cette idée nous permet, dans un premier temps de mettre l’accent sur le psychique humain et dans un second temps, sur l’aspect libidinal. Ainsi, pour parler de la sexualité, on ne peut laisser de côté la théorie psychosexuelle de Freud.

Parler de la sexualité nous permet de mieux comprendre l’être humain, son développement psycho-affectif et social. Or, la sexualité  ne doit pas être limitée à des discussions sur les rapports sexuels, mais il faut tenir compte de l’aspect biologique, psychologique, anthropologique, psychanalytique et bien d’autres domaines comme la phylogénétique, la psychopathologie, la morale, la sociologie…. Comment aurait été la vie de l’être humain, si on n’avait pas banalisé la sexualité ?

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Gabriel Emmanuel
Par Gabriel Emmanuel Rédacteur
Étudiant en psychologie à la faculté d'ethnologie (UEH) et conférencier. Je suis le rédacteur de la rubrique sportive