Rabòday ou “le plaisir de dénigrer les femmes” ?

Pooshy Rosana
ParPooshy Rosana- Rédacteur
rabòday ou le plaisir de dénigrer les femmes

Du référentiel à la vulgarité, le Rabòday perd tout son éclat et son sens de nos jours. Autrefois apprécié par presque toutes les couches sociales en raison d’un mélange d’instruments traditionnels et de rythmes effrénés, les couleurs de ce style musical s’estompent pour prendre vie ailleurs.

Alors qu’il abordait des problèmes sociaux, le Rabòday est aujourd’hui principalement utilisé comme un outil de dévalorisation et de dénigrement. Malheureusement, sa popularité auprès de la nouvelle génération ne cesse de grandir.

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Joué par des DJ, utilisé par des animateurs à travers diverses “mixtapes” et apprécié principalement par les jeunes, ce folklore populaire haïtien se mêle de tout sauf des affaires politiques, religieuses, environnementales et tant d’autres. Mais, ces dernières années, il s’est de plus en plus attaqué aux différentes couches sociales, en particulier aux valeurs féminines.

Tonymix, NG mix, Vag Lavi, T-Babas, Animatè Je dlo, Ed Laza, sont quelques-uns parmi une longue liste, se livrant à cette culture de la dévalorisation des femmes. En plus de prôner la violence physique et conjugale qu’elles subissent régulièrement.

Aucune piste n’est jouée lors d’événements urbains, sur certaines stations de radio ou sur les plateformes en ligne sans qu’il n’y ait une attaque contre les femmes, en particulier les plus jeunes. Les DJs et animateurs sont prêts à tout pour avoir plus de fans sans se soucier de la pudeur touchant parfois même l’indécence.

Bien que des artistes comme Tonymix aient été critiqués par le passé par des organismes de défense des droits des femmes, au point d’amener le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) à se pencher sur la question, aucune amélioration significative n’a été constatée jusqu’à aujourd’hui. Les femmes continuent d’être considérées comme des objets de plaisir sexuel, reléguées au second plan et perçues comme dépendantes des hommes.

Il convient de rappeler toutefois que le Rabòday n’est que la partie visible de l’iceberg, car la musique haïtienne regorge de propos misogynes. Malheureusement, dans les activités de rue, les boîtes de nuit, les femmes font également partie des “grands consommateurs”. Certaines prennent plaisir à s’auto-dénigrer. De plus, dans les vidéoclips, les femmes soumises à ces mauvais traitements sont embauchées pour défiler, danser, et donner l’exemple.

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Pooshy Rosana
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Pooshy Rosana, journaliste-rédacteur à Netalkolemedia, caricaturiste et graphiste. Parallèlement, coach fitness. Adore la culture populaire, les documentaires et la musculation.