Des émeutes entravent la lutte contre l’épidémie de choléra en Haïti, alerte l’OPS

Mackendy Filderice
ParMackendy Filderice- Rédacteur
Photo : Phao

Selon les rapports du Ministère de la santé publique et de la Population (MSPP), 18 personnes ont été décédées à cause de l’épidémie de choléra, une épidémie qui, selon l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) se propage au milieu de troubles socio-politiques qui entravent la lutter contre la maladie.  

Plus de trois ans après une épidémie qui a tué plus de 10 000 personnes en 2010, Haïti a confirmés jusqu’au 9 octobre 2022, 32 cas et 18 décès dus au choléra, a rapporté la directrice de l’OPS, Carissa Étienne, lors d’une conférence de presse virtuelle ce mercredi 12 Octobre 2022.  

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« Plus de 260 cas suspects sont en attente de confirmation dans la zone entourant Port-au-Prince et près d’un quart d’entre eux ont été constatés chez des enfants âgés de 1 à 4 ans », a déclaré la directrice de l’OPS qui, estime que les chiffres ne sont plus bas que réels, car les cas sont concentrés dans les zones touchées par l’escalade de la violence et l’activité des gangs.  

« Le choléra est arrivé au milieu de graves émeutes sociales et politiques qui entravent les efforts pour lutter contre cette épidémie », a-t-elle alerté, soulignant que l’insécurité affecte également d’autres priorités telles que la santé maternelle, les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose, le paludisme, les maladies chroniques et les vaccins. 

« Seuls 41 % des enfants haïtiens ont reçu le vaccin complet contre la rougeole et 51 % contre la poliomyélite, c’est-à-dire en dessous des niveaux recommandés, ce qui laisse Haïti à un risque élevé d’épidémies supplémentaires », explique Étienne Carissa.  

L’OPS, qui a fait don de deux tonnes de fournitures médicales et de kits de choléra pour traiter les patients, prévient que l’accès limité à l’eau potable « crée les conditions parfaites pour le choléra », qui se propage à travers l’eau et les aliments contaminés. Les problèmes de carburant rendent le travail dans les hôpitaux difficiles, insiste la directrice de l’OPS.  

En ce qui concerne la propagation de l’épidémie, Sylvain Aldighieri, responsable des incidents pour le covid-19 à l’OPS, a rappelé lors de la conférence de presse qu’il « y a un risque très élevé » de propagation du choléra dans le pays, mais qu’il est modéré par rapport aux autres régions des Amériques et minime au niveau mondial.  

« En raison de sa situation géographique, le risque le plus important est la République dominicaine », a-t-il précisé. 

Il est important de souligner que le pays est le théâtre depuis plusieurs semaines de manifestations violentes et de pillages après que le Premier ministre Ariel Henry a annoncé le mois dernier une hausse des prix des carburants. En réponse, le gouvernement a demandé à la communauté internationale la présence d’une forcée étrangère spécialisée dans le pays pour faire face à cette situation.

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Par Mackendy Filderice Rédacteur
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Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.