En Haïti l’ordre ne dépend presque plus de l’État, les hors-la-loi font la loi 

Pooshy Rosana
ParPooshy Rosana- Rédacteur
Photo de RICHARD PIERRIN/AFP via Getty Images.

L’insécurité est à un point culminant, et les bandits terrorisent la population quotidiennement. Des cas d’enlèvement, d’assassinat ou de vol sont rapportés mais malheureusement aucune mesure drastique durables peut mettre les criminels hors d’état de nuire. 

L’ordre et la paix publique ne dépendent presque plus de l’État haïtien, les gangs font la loi partout où ils piétinent. La Police Nationale d’Haïti (PNH) résiste mais les moyens sont maigres étant mal équipée que les gangs. Et parallèlement, elle avait été affectée par une crise majeure engendrée par des policiers syndiqués ces dernières années.  

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L’ère des policiers « Fantom » mais visibles de tous 

Nous sommes en 2020, SPNH-17 et Fantom 509 gagnent presque chaque jours les rues de Port-au-Prince, particulièrement à Delmas et Pétion-ville, pour exiger de meilleures conditions de travail et un salaire raisonnable. Les bandits sont oubliés ; une plus grande menace plane sur Haïti : des policiers rebelles et qui s’apparentent à des criminels dans la plupart de leurs actions. 

Détournements de véhicules, blocage de rues, affrontements [entre policiers], sont entre autres, les actes qui sont perpétrés par ses derniers. En plus, les mouvements revendicatifs des 2 groupes avaient durement affecté les activités journalières de la population. 

Le feu président Jovenel Moïse, lui-même, ne pouvait rien faire. Et le DG a.i. d’alors, Léon Charles, jouait la carte de la diplomatie.  

Deux ans après, SPNH-17 et Fantom 509 ont disparu de la circulation, leurs chefs de file poursuivis par la justice. Plus d’un réclame leurs “bravoure et coriacité” à présent pour combattre les gangsters mais sont invisibles.  

Port-au-Prince, une capitale séquestrée par les gangs 

En 2022, les hors-la-loi font la loi. Les bandits n’ont plus de frontières, ils passent à l’action qu’importe les temps. 

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Port-au-Prince est encerclé et composé de bandits : Martisssant au sud de la capitale, au centre-ville, à Delmas, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, tous sont devenus des tanières ! 

La PNH n’a pas accès à la majorité d’entre elles puisque ces zones sont des terrains minés, et leurs occupants ont des arsenals dernier cri comparés aux équipements des policiers. 

La preuve, plusieurs opérations policières ont tourné en terreur suite à leurs échecs sur le terrain, comme par exemple le gâchis du 12 mars 2021 qui a coûté la vie à 5 policiers. Leurs cadavres n’ont pas pu être récupérés jusqu’à aujourd’hui. 

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À Cité Soleil, la PNH brille par son absence depuis plusieurs années déjà. Le commissariat central de ladite commune est occupé par “Ti Gabriel” – puissant chef de gang de Brooklyn et allié de G9 « an Fanmi ak Alye ».  

Bel-Air, La Saline, bas Delmas, tous sont sous l’influence du regroupement de gangs ayant pour porte-parole l’ancien policier converti en chef de gangs Jimmy Cherizier alias “Babekyou”. 

*« 400 mawozo », le développement d’une nouvelle tumeur urbaine qui devrait inquiéter et qui inquiète * 

Dans l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets, la situation n’en demeure pas moins. « 400 mawozo » étend son influence à grands pas jusqu’à atteindre d’autres zones voisines : Tabarre, Santo, Shada, Bon repos, Croix-des-missions, Butte Boyer… 

Une guerre entre gangs plane le doute actuellement dans la Plaine du Cul-de-sac, imposant les insensés de « Lanmò San Jou » et le gang « Chen mechan ». 

Au moins 75 personnes sont mortes suite à ce conflit qui a été suspendu ralenti grâce à une intervention musclée de plusieurs unités spécialisées de la PNH dans la plaine. Rappelons que 9 000 résidents ont été obligés de fuir leurs logements pour survivre. 

Malgré la propagation du banditisme urbain dans les artères de Port-au-Prince [et qui affecte grandement les autres départements du pays], l’Exécutif – à présent avec Ariel Henry à sa tête – reste muet et inactif. Le gouvernement haïtien est désormais plus concerné par les drames internationaux que locaux. 

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Pooshy Rosana, journaliste-rédacteur à Netalkolemedia, caricaturiste et graphiste. Parallèlement, coach fitness. Adore la culture populaire, les documentaires et la musculation.