Haïti aura-t-il un nouveau président à partir du 7 février 2022 ? 

Ifto Fils-Aimé
Par Ifto Fils-Aimé
Source image : AFP

Il y a une question que beaucoup de gens se posent ces temps-ci : Haïti aura-t-il un nouveau président à partir du 7 février 2022 ?

Après plus de quatre ans de crise politique, bientôt 5 ans, les acteurs peinent toujours à s’organiser pour renouveler les institutions politiques et démocratiques du pays. Des élections législatives et municipales n’ont pas été au rendez-vous. Le parlement devient caduc. Les municipalités ont été remplacées par des agents intérimaires. Quant à la présidence, après l’assassinat de Jovenel Moïse, faute d’un accord global, la présidence n’a pas été dotée d’un nouveau chef d’exécutif provisoire permettant de ramener le calme et d’organiser les élections. 

Entre accord global et élection pour doter le pays d’un nouveau chef d’État, la situation politique semble stagner. Des organisations socio-politiques se sont livrées dans une longue bataille pour tenter d’avoir le contrôle des appareils de l’État.  

À ce jour, au moins trois accords sont en discussion : accord Montana, accord du tiers du sénat, mené par Joseph Lambert, et celui d’Ariel Henry et les anciens opposants à Jovenel Moïse. Si les accords de Montana et du reste du sénat ont prévu d’un exécutif à deux têtes pour diriger le pays, celui du PM Ariel Henry croit qu’un exécutif, avec seulement un chef du gouvernement, peut mener la barque du pays. 

Depuis l’équipe d’Ariel Henry s’est installée en vertu de l’accord du 11 septembre. Le PM a remanié le gouvernement. De nouveaux membres ont été installés. Selon Rony Thimoté, les structures politiques Fusion, SDP, Pitit Desalin, Inite ont tous leurs représentants dans ce nouveau remaniement ministériel. À en croire plus d’un, personne ne sait quand prendre fin l’application de cet accord afin de permettre un retour à l’ordre démocratique.  

L’installation d’un nouveau président n’est pas pour demain  

En janvier 2021, le gouvernement avait annoncé “Élections Générales”. Le CEP d’alors avait établi un calendrier. Le 19 septembre, les élections législatives et le premier tour de la présidentielle avaient été programmés, avec des éventuels second tours pour le 21 novembre. Des scrutins qui avaient été annulés. Le 12 août, la programmation d’un nouveau calendrier qui allait aussi annuler.  

Le 27 septembre dernier, le PM Ariel Henry a dissous le Conseil électoral provisoire, décrié par de nombreux secteurs de la vie nationale. Il a lancé un processus devant permettre de réformer une nouvelle équipe du CEP. Il a écrit plusieurs organisations et secteurs de la société en vue de désigner leurs représentants au sein du conseil. Si certains avaient répondu à la demande du PM, d’autres n’ont pas donné suite à la requête de celui-ci. Ce sont les cas pour le groupe épiscopal de l’église catholique et les organisations des médias haïtiens. Depuis, rien n’a été dit concernant l’organisation des éventuelles élections qui semblent ne faire pas partie des priorités du gouvernement.  

Si le gouvernement ne parvient pas à monter un nouveau conseil électoral afin d’organiser de nouvelles élections. Et si les organisations socio-politiques ne parviennent pas, à elles aussi, à s’entendre sur un accord global. Quand y aura-t-il un nouveau président, qu’il soit provisoire ou élu ? Le 7 février 2022 pourrait se réveiller sans président. 

 

 

 

 

 

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Journaliste & rédacteur à NetAlKole. Passionné par le plaisir d’informer et de former les gens, j ’aime la lecture et l’écriture et je suis également étudiant en sciences administratives.