Près de 72 heures après le carnage de Canaan, il est toujours impossible d’établir avec exactitude un bilan des personnes tuées par le gang de Jeff à l’entrée nord de la capitale Port-au-Prince. Si dans un premier, il était question d’une dizaine de personnes tuées, actuellement la situation demeure plus inquiétante, car de plus en plus de proches de victimes saisissent les micros de la presse pour signaler la disparition de leur proche depuis l’événement.
Le samedi 26 août 2023, des manifestants – des fidèles chrétiens – armés de bâtons, de machettes et couteaux, entre autres, étaient partis en guerre contre les bandits de Canaan, et à leur tête Marcorel Zidor dit Pasteur Marco. Ceux-ci ont été pris en embuscade par les criminels, et le premier bilan faisait état d’au moins 5 morts et quelques kidnappés. Sauf que, quelque temps après, les chiffres allaient s’alourdir et susciter l’indignation de toute la communauté à l’égard du leader chrétien, mais aussi à l’égard de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et de l’État haïtien.
En effet, plusieurs sources évoquent plus d’une centaine de morts en raison du nombre de témoignages recueillis auprès des proches des personnes jusqu’à présent portées disparues. Depuis la tragédie, des familles investissent les locaux de l’Église Évangélique Piscine de Bethesda à Caradeux pour dénoncer un complot de Marco qui visait à offrir ses fidèles en sacrifice.
Aussi, des contenus amateurs publiés sur les réseaux sociaux montrent l’étendue des dégâts : cadavres entassés, personnes brûlées vives ou lynchées. Les criminels, le plaisir aux yeux, prennent goût à ôter la vie de certains otages, même si quelques-uns ont été libérés parallèlement.
Face à une telle tragédie, la Justice s’est déjà mise en action. Le parquet de la Croix-des-Bouquets s’est saisi de l’affaire en convoquant M. Marcorel Zidor. Aussi, la Direction générale de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH) a annoncé l’ouverture d’une enquête.
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