Les camionneurs haïtiens menacent de suspendre le commerce frontalier avec la République dominicaine. Quelques jours après que la barrière frontalière haïtienne ait été franchie, démantelée puis jetée dans la rivière Massacre à Ouanaminthe pour permettre la reprise du commerce le lundi 25 décembre 2023, les camionneurs haïtiens se sont opposés aux autorités locales en raison des mauvais traitements subis.
Jusqu’à hier mardi, des dizaines de camions chargés sont restés bloqués de l’autre côté de la frontière, incapables de retourner à Ouanaminthe. Selon les camionneurs interrogés par le journal dominicain Diario Libre, la raison de cette situation est le manque de coordination entre l’administration douanière dominicaine et la Force spéciale de sécurité frontalière (CeSFront). En conséquence, ils menacent d’interdire l’entrée des marchandises pour une durée indéterminée. Elles ont décidé de prendre cette mesure à partir du vendredi 29 décembre jusqu’à ce que les violations présumées cessent.
“De nombreux camions transportant des bananes sont hors service et le riz n’est plus disponible. Nous sommes très mal à l’aise parce que nous allons défoncer cette porte pour voir si nous pouvons trouver une solution à cette situation”, a déclaré Sonny Josef Pierre, président de l’Association des camionneurs haïtiens.
Il y a quelques jours, une situation similaire avait poussé les camionneurs haïtiens à forcer la barrière haïtienne, qui était jusqu’alors fermée dans le cadre des mesures restrictives adoptées par les autorités du département du Nord-Est pour interdire la circulation et la vente de produits dominicains sur leur territoire.
Cependant, les camionneurs haïtiens ont décidé d’enfreindre toutes ces mesures et de recommencer à acheter des produits de la république voisine par des moyens légaux.
“Les Haïtiens vivent un désastre. Nous avons investi beaucoup d’argent pour que nos marchandises ne se perdent pas, nous souffrons beaucoup et les autorités de la CeSFront ne nous respectent plus. Ils peuvent jurer s’ils le veulent. Ils cassent tous les articles que nous expédions et nous ne pouvons pas les vendre dans le pays parce qu’ils arrivent cassés”, a poursuivi Sonny Joseph Pierre.
Alors que les travaux de construction du canal sur la rivière Massacre se poursuivent dans la communauté frontalière, les autorités haïtiennes ne sont toujours pas prêtes à rouvrir la barrière frontalière tant qu’un accord n’aura pas été conclu entre les dirigeants locaux et ceux des pays voisins.
Les chauffeurs de camion ont cependant décidé qu’ils ne pouvaient plus attendre que les formalités soient accomplies et ont franchi la barrière.
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