Les enquêteurs sur l’affaire de l’assassinat du président Jovenel Moise ont indexé le Premier ministre Ariel Henry comme suspect a la suite de conversation téléphonique avec Joseph Felix Badio présumé auteur de l’assassinat, suite à un relevé d’appel de la compagnie Digicel, la justice et le commissaire du gouvernement Me Bed-Ford Claude ont voulu exiger le Premier ministre de venir répondre aux questions de la justice.
Entre rebondissements, polémique et confusion, le Dr Ariel Henry a décidé de jouer le bras de fer. Sur le sillage d’un despote, ce dernier limoge le commissaire du gouvernement Me Bed-Ford Claude et désigne dans le courant de la journée son remplaçant Me Frantz Louis Juste à ce poste, dans une autre lettre. À noter que la constitution haïtienne de 1987 stipule que le commissaire du gouvernement ne peut être nommé ou licencié que par le président. Face à l’inédit, la loi se fait encore violer.
Comme à l’accoutumé, Haïti, pays où les crises politiques, sociales et économiques se multiplient, se retrouve face à un nouveau dilemme, des éléments qui auraient dû s’entendre pour gérer dans le calme et l’intelligence l’affaire de l’assassinat du président, entrent en guerre. Encore une fois, la loi observe l’incompétence et l’oisiveté de ceux qui devraient la faire respecter.
La compagnie Digicel de son côté, s’empresse de sortir une note afin de jouer sa nouvelle partition dans l’affaire, après avoir fait l’objet de cette nouvelle polémique entre le soi-disant exécutif et le prétendu pouvoir judiciaire. À noter que la constitution haïtienne de 1987 stipule que le commissaire du gouvernement ne peut être nommé ou licencié que par le président. À la suite du second point de sa note, la compagnie explique que ‘techniquement, il n’est pas possible d’enregistrer le contenu d’un appel téléphonique passé sur son réseau’.
Donc, la note de Digicel explique que la seule et unique preuve que détenaient les instances de l’enquête ne se base que sur des présomptions. Fait plutôt hilarant, car, dans les pays où cette compagnie devrait réellement collaborer avec la justice comme elle le prétend dans les deux derniers points de sa note, elle aurait à soumettre le contenu des appels sous réserve ou contre des sanctions.
Toute l’affaire est dans l’impasse. Abus d’autorité, acte d’incompétence, conflit d’intérêt, diversion et autres, Hollywood pourrait bien profiter d’un aussi bon script et faire un carton au box-office. Bref, seul le peuple haïtien en pâtira de cette sinistre réalité politique.