Aboubakar Soumahoro premier député noir en Italie 

Sam Sarah Devilus
Par Sam Sarah Devilus  - Rédactrice
aboubakar soumahoro premier député noir en italie 

Né en Côte d’Ivoire, Aboubakar Soumahoro est arrivé en Italie en 1999, à 19 ans. Il cirait des chaussures puis travaillait comme agriculteur, mais c’était de l’exploitation des migrants. Aujourd’hui député au parlement Italien, il représente l’alliance Verts-Gauche. 

Après la victoire de l’extrême droite aux législatives en Italie, le nouveau Parlement siégeait pour la première fois ce jeudi. Aboubakar Soumahoro se présente au parlement en costume, et chaussant des bottes en caoutchouc très sale, en hommage aux travailleurs agricoles étrangers qui, comme lui, sont exploités depuis leur arrivée. 

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« Nous travaillerons pour ceux qui sont mis dans une condition d’esclavage, pour nos fils, pour les jeunes, pour tous ces Italiens qui ont dû fuir à l’étranger, parce qu’on ne leur a pas donné la chance de vivre ici. C’est ce que nous ferons », a promis le premier noir au parlement Italien. 

Son combat, ce sont les « braccianti », ceux qui travaillent avec leurs bras, dans un pays ou la discrimination raciale est omniprésente. 

« Cela fait 20 ans que des lois comme la loi Bossi-Fini créent et produisent de l’inégalité, créent et produisent de l’esclavage, créent et produisent des monstruosités. Je suis une des victimes de la loi Bossi-Fini. » rappelait-il en septembre lors d’un meeting à Rome. « J’étais sans abris, je me suis retrouvé en italie et j’ai dormi dans les champs, dans la rue et en même temps, j’ai lutté pour sortir de cette boue de l’exploitation », a-t-il poursuivi. 

A 42 ans, Aboubakar Soumahoro porte la voix des invisibles et des minorités. Il n’oubliera jamais son parcours de vie et se bat pour une égalité entre les italiens. 

« Nous ne pouvons pas avoir dans notre pays, en Italie, des enfants de premier niveau et des enfants de second niveau. Nous devons accorder la citoyenneté italienne aux enfants nés et élevés dans notre pays. C’est une question de civilisation, de dignité et aussi de cohérence avec les principes représentés dans notre Constitution, » déclara-t-il. 

« Ce n’est pas mon histoire mais c’est l’histoire de tous les damnés de l’ère de l’économie digitale, du capitalisme digital. Ce sont les précaires, les exploités, les sans-abris, toute personne discriminée. Je suis l’expression d’un parcours collectif. » a conclu celui qui n’a la nationalité italienne que depuis 10 ans. 

Diplômé d’un master en sociologie, Aboubakar Soumahoro a été d’abord syndicaliste puis défenseur des « bracciante », ceux qui travaillent avec leurs bras. Il a créé plusieurs comités pour ces immigrés exploités dans les champs de tomates et autres légumes en Italie.  

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Journaliste / Communicatrice / Bookstagrameuse.