Le racisme est une forme de discrimination basée sur la race, l’origine ethnique, la couleur de peau, la religion ou la culture. Cela peut prendre différentes formes, telles que des attitudes négatives envers une certaine race ou groupe ethnique, des préjugés, des stéréotypes, des discriminations à l’embauche, dans le logement, dans l’éducation, dans les soins de santé, ce qui ne laissent indifférent nos auteurs haïtiens.
En effet, le racisme est aussi un problème mondial et il est important de le reconnaître, de le combattre et de promouvoir l’égalité et la diversité. Cela peut être fait par l’éducation, la sensibilisation, la promotion des droits de l’homme, la législation et l’action collective, en ce sens Il y a plusieurs auteurs haïtiens qui ont traité le sujet du racisme dans leurs livres, voici quelques exemples :
Jean Price-Mars, un écrivain considéré comme l’un des pères fondateurs de la littérature haïtienne. Il a écrit de nombreux livres sur la culture haïtienne et a également traité de la question du racisme dans ses écrits. Son livre « Ainsi parla l’oncle » (1928) traite des relations raciales et de la discrimination en Haïti.
C’est une œuvre majeure de la littérature haïtienne qui aborde des thèmes tels que l’identité, la race, la classe sociale et la politique.
Le roman raconte l’histoire de l’oncle Bouqui, un paysan haïtien qui vit dans la pauvreté et subit l’oppression des classes sociales supérieures et des colons étrangers. Bouqui est un personnage emblématique qui représente la voix des pauvres et des opprimés d’Haïti.
Le titre du roman, « Ainsi parla l’oncle », fait référence aux discours de Bouqui qui sont empreints de sagesse et de vérité. Bouqui est un personnage qui parle au nom du peuple haïtien et dénonce les injustices et les inégalités auxquelles ils sont confrontés.
Ce roman de Jean Price Mars a eu un impact important sur la littérature haïtienne et sur la prise de conscience politique et sociale en Haïti. Il est considéré comme l’un des textes fondateurs du mouvement de la négritude, qui a émergé dans les années 1930 et 1940 en tant que mouvement littéraire et politique visant à promouvoir l’identité noire et à lutter contre le racisme et la colonisation.
Ensuite Jacques Roumain, cet écrivain haïtien est connu pour son roman « Gouverneurs de la Rosée » (1944), qui est considéré comme l’un des grands classiques de la littérature haïtienne. Le roman traite de la vie des paysans haïtiens et aborde également la question du racisme en Haïti.
« Gouverneurs de la Rosée » suit l’histoire de Manuel, un paysan haïtien qui retourne dans son village après avoir travaillé comme ouvrier agricole en République dominicaine. Manuel est un personnage courageux et déterminé qui veut aider sa communauté à sortir de la pauvreté et de l’oppression.
Il s’engage dans une lutte pour faire revivre les terres arides de son village en trouvant des solutions innovantes pour l’agriculture et en mobilisant les paysans pour travailler ensemble.
Le titre du roman, « Gouverneurs de la rosée », fait référence à la rosée qui tombe sur les terres arides et qui est essentielle à la croissance des plantes. Il symbolise l’espoir et le renouveau, ainsi que la nécessité de coopération et de solidarité pour surmonter les difficultés.
Ce roman de Jacques Roumain a eu un impact important sur la littérature haïtienne et sur la prise de conscience politique et sociale en Haïti. Il est considéré comme l’un des textes fondateurs du mouvement de la négritude, qui a émergé dans les années 1930 et 1940 en tant que mouvement littéraire et politique visant à promouvoir l’identité noire et à lutter contre le racisme et la colonisation.
Et plus encore, Edwidge Danticat, très connue pour ses écrits sur l’expérience de l’immigration et de l’exil, ainsi que pour ses récits de vie en Haïti, elle a écrit plusieurs livres qui traitent de la question du racisme, notamment « The Farming of Bones » (1998), qui raconte l’histoire d’une jeune femme haïtienne confrontée à la discrimination et à la violence raciale en République dominicaine.
« The Farming of Bones » vous plonge dans l’histoire d’Amabelle, une jeune Haïtienne qui travaille comme nourrice pour une famille dominicaine. Elle tombe amoureuse de Sebastien, un ouvrier haïtien, et les deux doivent fuir ensemble lorsqu’une violence éclate entre les Haïtiens et les Dominicains. Ils sont confrontés à de nombreux obstacles et difficultés alors qu’ils cherchent à survivre et à trouver un refuge sûr.
Le titre du roman, « The Farming of Bones », fait aussi référence à la façon dont les os des victimes du massacre sont devenus une partie intégrante du sol et de la terre. Cela symbolise la violence extrême et la destruction de la vie humaine qui ont eu lieu pendant le massacre.
Ce roman d’Edwidge Danticat aborde des thèmes importants tels que la violence, la discrimination raciale, la perte et l’identité culturelle. Il met également en lumière l’histoire complexe et tumultueuse de la relation entre Haïti et la République dominicaine.
« The Farming of Bones » a remporté plusieurs prix et a été salué pour sa prose poétique et émouvante, ainsi que pour son exploration profonde et nuancée de l’histoire et de la mémoire.
Dany Laferrière : cet écrivain haïtien est connu pour ses romans qui explorent souvent la vie des immigrants haïtiens dans d’autres pays. Son livre « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer » (1985) aborde la question du racisme en Haïti et dans d’autres pays, en utilisant l’humour pour dénoncer les stéréotypes et les préjugés.
Le roman suit l’histoire d’un jeune haïtien qui émigre à Montréal et qui doit faire face aux défis de l’adaptation à une nouvelle culture et à une nouvelle langue.
Le personnage principal, qui n’est jamais nommé dans le livre, est un homme qui a du mal à trouver sa place dans la société canadienne et qui doit faire face à la discrimination raciale.
Le titre du livre peut sembler provocateur, mais il s’agit en fait d’une critique de la manière dont les Noirs sont perçus et stéréotypés dans la société occidentale. Le personnage principal tente de se libérer des stéréotypes associés à sa race et de se définir par lui-même.
Le roman aborde également des thèmes tels que la sexualité, la pauvreté, l’immigration et l’identité culturelle. Laferrière utilise un langage cru et direct pour décrire la vie quotidienne du personnage principal, mais il le fait avec un sens de l’humour et une ironie mordante qui donnent au livre une tonalité légère malgré les thèmes sérieux abordés.
« Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer » a été très bien accueilli par la critique et a remporté plusieurs prix littéraires, dont le Prix Carbet de la Caraïbe en 1986. Le livre a également été adapté au cinéma en 1989 dans un film du même nom réalisé par Jacques W. Benoit.
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