Soupçonné d’avoir participé à faire rentrer en terre américaine plus de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022, l’ex-président hondurien Juan Orlando Hernandez, arrêté le 15 février dernier, a été extradé jeudi 21 avril en direction des États-Unis.
À bord d’un avion de l’Agence antidrogue américaine, l’ancien président hondurien, Juan Orlando Hernandez a quitté Honduras dans la soirée du jeudi 21 avril, pour se rendre aux États-Unis où il sera jugé par un tribunal de New-York, ce vendredi, pour son implication dans cette gigantesque opération de trafic de drogue vers les États-Unis.
Moins de trois semaines après avoir quitté son poste de président du Honduras le 27 janvier 2022, Juan Orlando Hernandez a été arrêté le 15 février dernier, dans sa résidence à Tegucigalpa. L’homme de 53 ans est accusé d’avoir participé à une association de malfaiteurs qui a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis entre 2004 et 2022, ont affirmé les autorités américaines.
« Hernández est soupçonné d’avoir reçu des millions de dollars de plusieurs organisations de trafic de drogue. Il a abusé de son poste de président du Honduras de 2014 à 2022 pour faire fonctionner le pays comme un narco-Etat », a déclaré le ministre de la Justice américain, Merrick Garland, lors d’une conférence de presse, jeudi 21 avril.
En 2013, soit un an avant d’être élu président, Juan Orlando Hernandez avait reçu « un pot-de-vin d’un million de dollars d’El Chapo, qui était le chef du cartel de Sinaloa, en échange d’une promesse de protéger le trafic de drogue des cartels au Honduras », a détaillé le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams.
Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un « narco-Etat » en impliquant l’armée et la police dans ce vaste opération de trafic de drogue. L’ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos « Tigre » Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir supervisé les opérations.
Pour l’ancien président, tout n’est qu’une histoire de vengeance de cartels. « Je suis innocent, je suis victime d’une vengeance et d’un complot. Ces accusations sont une vengeance des cartels, un complot orchestré pour qu’aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais », avait écrit Juan Orlando Hernandez dans une lettre manuscrite adressée aux membres de la Cour suprême pendant son incarcération.
Selon le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, l’ancien chef d’État aurait servi des pots-de-vin de ces activités illicites pour financer des campagnes politiques.
Par ailleurs, plusieurs propriétés, avoirs financiers, entreprises et d’autres biens liés aux personnes impliquées dans ce dossier ont été saisis par la justice depuis le 1er avril.
REDACTION : Jacky Chéry
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