L’écrivain haïtien, âgé de 26 ans, Jean D’Amérique a reçu le prix RFI Théâtre 2021. Passionné du hip-hop, du rap, fait de l’écriture, de la poésie son arme de combat pour exprimer ses sentiments.
Jean D’Amérique est sorti lauréat de la huitième édition du prix RFI Théâtre, sur 149 textes, issus de 21 pays. Suite à l’appel à candidatures pour la 8e édition du « Prix RFI Théâtre », douze textes inédits ont été présélectionnés pour leurs qualités littéraires, dramaturgiques et leur originalité. Soumis au vote du jury composé d’artistes et de professionnels, et présidé cette année par l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul. Le Prix RFI Théâtre 2021 a été remis à Jean D’Amérique, le dimanche 26 septembre, à Limoges, dans le cadre du festival Zébrures d’automne.
“L’écriture, c’est toujours dans un lieu d’urgence une nécessité intérieure. C’est comme une espèce de torrent qui est à l’intérieur de moi et il faut que ça sorte”, raconte le jeune lauréat dans un clip publié sur le site de RFI (lien et source : https://www.rfi.fr/fr/culture/20211002-jean-d-am%C3%A9rique-prix-rfi-th%C3%A9%C3%A2tre-2021-en-un-mot-un-geste-et-un-silence).
Le jeune artiste, Jean D’Amérique parle de l’aspect révolutionnaire de ses œuvres, il dit se sentir toujours en révolte et il considère le mot révolte comme un état d’esprit : “ je suis toujours en révolte contre tout, contre moi-même, contre ma société, contre le monde ”. Il poursuit et explique que les voix des personnages qui traversent ses textes sont dans cette même mouvance. Il garde cet état perpétuellement dans la production de ces œuvres, car à chaque fois qu’il écrit un texte ou un livre, il pense toujours que c’est le dernier qu’il va écrire… Donc il s’y met à fond.
Toujours le poing levé
Le jeune écrivain explique qu’en travaillant ses textes, il fait toujours des gestes avec ses mains, il joue beaucoup avec ses mains. Il imagine dans sa tête qu’il tapait sur quelque chose tandis que dans la réalité, il n’a que des mots pour le faire. Quoiqu’il le fasse avec la voix, mais ses mains travaillent aussi.
Il explique aussi que la culture hip-hop, cette culture révolutionnaire, l’inspire beaucoup, c’est dans ses veines. Il dit beaucoup aimer le poing levé.
À l’origine, le poing gauche levé est un salut gestuel et un logo symbolisant la lutte et le combat… Il est notamment utilisé par les activistes de gauche, comme les marxistes, anarchistes, communistes ou pacifistes, ainsi que les nationalistes noirs ou nationalistes israéliens.
Il faut surtout noter que le poing levé est un signe de révolutionnaires popularisé par les Black Powers.
Un des poings levés le plus célèbre du XXe siècle, selon le site Slate, reste de Nelson Mandela. L’usage du poing levé se retrouve le jour de la condamnation : le 12 juin 1964 jusqu’à sa libération le 11 février 1990.
Le silence
L’artiste considère qu’il a grandi dans le silence, il le voit sous plusieurs angles et il écrit un livre autour du silence, intitulé Atelier du Silence.
Selon lui, le silence est une parole empêchée. D’ailleurs, il touche un important point sur le sujet : “ Quand on est enfant, on n’a pas toujours le droit de dire des choses. On est souvent empêché de parler dans nos sociétés ”. C’est le cas de plusieurs enfants qui ont grandi dans le silence et qui aujourd’hui en paie les conséquences.
Jean D’Amérique voit l’écriture comme un élément pouvant briser le silence. Plus loin, il avoue qu’il commence à exister à partir de l’écriture, de la poésie. Pour lui, contrer le silence est très important, car il bafoue les esprits, les êtres.
D’un autre côté, il continue pour dire que Convoquer le silence aussi du poème permet de faire face aux bruits qui polluent le monde, respirer et entendre une autre musique. Il a conclu que le silence est comme une musique qui nous restaure.
C’est une belle victoire pour Haïti, d’accueillir un si noble prix quand on sait que la situation du pays complique beaucoup la vie des artistes et les pousse vers l’extérieur. L’équipe de NetAlKole Media félicite l’écrivain pour son grand succès.
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