Sous l’emprise des gangs et de la corruption, Haïti sombre dans une crise sans fin

Ravensley Boisrond
ParRavensley Boisrond

Depuis l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise, Haïti se trouve en proie à une profonde crise d’insécurité politique qui perdure. Sous la menace des gangs qui occupent la majeure partie des axes importants du pays, la population haïtienne, durant tous ces moments squatte sous la pauvreté, les kidnappings, l’insécurité alimentaire, le viol, le braquage et le meurtre. 

 Ces 3 dernières années, malgré les diverses revendications de la population dans les rues pour réclamer la sécurité, l’électricité, la création d’emplois, des audits sur la dilapidation des fonds petro caribe, les anciens fonctionnaires et nouveaux fonctionnaires accusés dans cette affaire, occupent toujours leur place, soit dans les institutions étatiques ou continuent à profiter de leur liberté sans souci ailleurs ou dans le pays. 

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Sur fond de graves tensions politiques, les enlèvements se multiplient en Haïti. De janvier à septembre, au moins 628 cas de kidnappings ont été recensés, dont 29 ressortissants étrangers pour trois pays. Le dernier trimestre en annonce une accélération exponentielle, selon le Centre d’Analyse et de recherche en droit de l’homme CARDH. Faute de moyens ou parfois retard pour que les parents paient pour la victime, les ravisseurs assassinent souvent leur proie ou les violent, s’il s’agit de femmes. 

Homicide volontaire, autre problème majeur érodant la population haïtienne 

L’un des problèmes avec l’homicide en Haïti est qu’il n’est pas souvent déclaré, mais les organisations de défense des droits humains ont toujours constaté et signalé des massacres dans plusieurs quartiers populaires du pays. 

Les 13 et 14 novembre 2018, était commis le massacre de La Saline. Soixante-treize personnes ont été assassinées, dont sept à coups de haches ou de machettes. L’identité de plusieurs d’entre elles n’a pu être confirmée ; les corps ayant été mutilés, certains décapités, brûlés et abandonnés dans une décharge publique à la merci des animaux.  

Onze femmes ont été violées. Dans au moins deux cas au cours de viols collectifs commis dans leurs maisons, devant leurs parents ou enfants. Tous ces actes se produisent sous le regard méprisant des autorités gouvernementales et policières du pays. 

Au moins 185 personnes sont mortes tout au long de 2020 dans des massacres ou des attaques de bandes armées dans la région la plus peuplée d’Haïti, le département de l’Ouest, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). 

Plus tard en 2021, Haïti connaît un autre massacre dans la nuit du 29 au 30 juin 2021 à Delmas 32 et Christ-Roi qui a couté la vie a une dizaine de personnes dont les journalistes ; Antoinette Duclaire et Diego O. Charles. 

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 La corruption 

Ce ne sont pas seulement des institutions locales haïtiennes qui indexent Haïti parmi les pays les plus corrompus du monde. Selon l’indice de perception de la corruption calculé par l’organisme non gouvernemental, Transparency International, Haïti est classée en 2017, 157e sur 180, ce qui le place, dans l’esprit de tous, parmi les pays les plus corrompus du monde.  

 D’après le rapport de BRIDES (2007) cité par le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) en 2009, les institutions les plus corrompues sont le système judiciaire à travers le ministère de la justice, les commissaires du gouvernement, les juges et magistrats. 

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 Ensuite viennent les douanes, le parlement, le gouvernement, la Direction Générale des Impôts (DGI), le Ministère des travaux publics, les maries, le ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (MICT), la Police Nationale d’Haïti (PNH), l’électricité d’Haïti (EDH), les partis politiques, le service de la circulation de la police, le service du domaine, le ministère des affaires sociales et du travail (MAST), la cour de cassation, etc.  

La corruption, les kidnappings, les meurtres l’impunité qui font rage en Haïti sont des phénomènes sans précédent qui ont paralysé toutes les activités sociales et économiques du pays et qui laissent la nation la plus pauvre des caraïbes dans l’incertitude. Les autorités du gouvernement, la PNH et le système judiciaire se sont révélées impuissantes et sont considérées pour beaucoup comme faisant partie du problème. 

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Journaliste, Amateur de littérature et de la photographie, grand passionné du multimédia