Lapsus pourquoi devrait-on éviter d’en rire ?

Guerby Jean
Par Guerby Jean

Combien de fois a-t-on volontiers ri au nez un professeur ou un camarade de classe, qui au lieu de dire un mot, l’a involontairement substitué à un autre semblable comme « à votre avenir » à la place de « à votre avis », ceci est un lapsus, pourquoi faut-il éviter d’en rire ? 

Il est fréquent qu’un mot se glisse à la place d’un autre lors de la production langagière, celui-ci peut être par consonnance de mots ou de ressemblance phonétique, il survient dans l’expression verbale et déforme l’idée voulue de l’interlocuteur. Pour un acte involontaire et la plupart du temps promptement corrigé, le lapsus est souvent sujet à des moqueries. Dans une enquête menée par la rédaction, certains universitaires affirment qu’ils ne peuvent contenir leur rire moqueur quand des professeurs ou des étudiants commettent cette erreur involontaire. 

Entre rapidité et pression, le lapsus est une erreur inconsciente 

À l’instar de cette présentatrice du journal télévisé de la RTBF (Radio-télévision belge de la Communauté française) annonçant que le roi Albert II avait été opéré d’une fracture du « col de l’utérus » avant de se reprendre et de dire du « col du fémur », journalistes, politiciens, professeurs tout le monde peut fait un lapsus, aussi calme que puisse être l’esprit ou sous l’effet de la pression. 

Le terme lapsus a été inventé par Sigmund Freud, psychanalyste, qui dans son livre « Psychopathologie de la vie quotidienne » le définit comme toute erreur verbale ou écrite qui apparaît comme une manifestation de l’inconscient.  

Toutefois, dépendamment de la forme que prend le langage, le Lapsus peut-être linguae, c’est-à-dire commis en parlant ; il peut s’agir d’un Lapsus calami ou Lapsus scriptae fait en écrivant ; quant au lapsus lectioni, il est fait en lisant, et notamment le Lapsus memoriae, dit trou ou modification de la mémoire. 

Rire aux éclats du lapsus linguae est monnaie courante dans notre communauté, c’est même devenu un réflexe pour certains qui n’arrivent pas à s’en passer, et déclenchent des éclats de rires dits « Involontaires », comme c’est le cas de cette jeune étudiante en linguistique : « Je suis consciente, mais c’est tellement marrant, Inconsciemment le rire fait surface » a-t-elle déclaré. Quant à cette jeune étudiante en gestion interrogée sur la question, elle affirme que le rire échappe à son contrôle : « Je sais que le lapsus est involontaire mais mon rire est involontairement aussi » dit-elle tout en souriant.  

La gêne suscitée par le rire des moqueurs 

Apparemment les rires moqueurs suscitent beaucoup de gêne chez certaines personnes qui disent avoir peur de s’exprimer en public à défaut de commettre un lapsus. C’est d’ailleurs le cas de ce jeune DJ qui dit éprouver du mal à animer son public par peur d’être ridiculisé s’il par malheur il commettrait un lapsus, même réalité quand il suit ces cours à la faculté de linguistique. Une autocensure due à une expérience stressante. 

Ce dernier, quand il était plus jeune a une fois fait un lapsus alors qu’il faisait un exposé. Au cours de son exposition il a dû buter sur un mot, ou l’a substitué à un autre, sans même s’en rendre pour porter la correction après. 

« Sur la cour, les élèves m’ont fait remarquer mon lapsus avec moqueries, ce qui est resté à jamais dans ma tête » a-t-il confié, en précisant que depuis ce jour il a le trac d’exprimer ses pensées en groupe, et veille constamment son langage. 

Par ailleurs, certaines personnes sont tout simplement irrésistible à leur jovialité, et rient de tout, même de leur propre lapsus, une manière d’apaiser le poids des moqueries des autres.  

Si le lapsus s’avère amusant pour certains, pour d’autres ça n’a rien de drôle et ne doit pas nécessairement interrompre la communication. 

 « On pourrait être à la place de la personne concernée on doit apprendre à comprendre la situation au lieu de s’en moquer. » a encore ajouté l’étudiante en linguistique.  

Notons que le lapsus peut être révélateur « lapsus révélateur » c’est à dire une forme d’expression involontaire qui trahit les sentiments refoulés de l’interlocuteur, le mot prétendument substitué se révèle la véritable pensée de ce dernier. 

Pour éviter de faire des lapsus, d’être gêné en retour, il est essentiel d’apprendre à maîtriser ses émotions et la pression lors de la prise de parole. 

 

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