La rareté de carburant que connait le pays depuis quelques temps prend la planification de la population en otage. Cette situation affecte énormément les gens qui habitent à Laboule, à Thomassin, à Fermathe ou encore un peu plus haut, qui sont obligés d’emprunter la route de Kenscoff pour se rendre au moins à Pétion-ville. Ce vendredi matin, une nouvelle fois, il y a eu un embouteillage monstrueux sur la route.
La route de Kenscoff est d’une étroitesse qui abuse. Chaque ralentissement d’un véhicule de transport commun pour prendre ou pour déposer un passager ou chaque fois qu’une voiture tombe en panne, un blocus s’installe pendant un certain temps. Ajouter à cela, les pompes à essence ne cessent de s’accroître au bord de la route.
Pendant la rareté des produits pétroliers, la situation s’est aggravée. A la moindre suspicion qu’une station pourrait enlever ses chaines pour vendre, une rangée de véhicules est déjà là pour acheter ; n’en parlons pas si plusieurs d’entre elle sont ouvertes. Ce qui crée un embouteillage monstrueux à chaque fois. Ce vendredi matin, c’était le calvaire pour les usagers de la route. Les témoignages recueillis par Netalkole media portent la marque du désespoir.
Il était environ 9h 15 AM. Deux longs rangs de voitures constituent un grand embouteillage de Laboule 16 jusqu’à Pèlerin 7, à cause de la vente de carburants, gazoline à la pompe Nationale qui se trouve à Pèlerin 10 et Diesel aux deux autres se trouvant à Pèlerin 11 et Pèlerin 9. La montée était aussi quasiment impossible de Pèlerin 4 jusqu’à Pèlerin 7, à cause d’un camion qui est tombé en panne sur la route. Environ 3 heures de temps ont écoulé avant que Marc, Jeannot et Adrienne, trois (3) passagers à bord d’un bus, puissent sortir de Thomassin 25 et Laboule 14 pour arriver à Pétion-ville. Ils nous ont décrit comment ont-ils vécu cette matinée.
Pour Marc qui habite à Laboule 14, la vie est devenu pénible. « Je suis dégouté. Chaque matin, c’est la même chose. Le plus triste, c’est qu’on a des gens qui se disent être des dirigeant. J’ai reçu plusieurs lettres de blâme à mon travail à cause des retards causés par les embouteillages. Parfois, quand j’ai assez d’argent, je suis obligé de prendre un moto. Ce matin, je n’en avais pas assez. »
Quant à Jeannot, il est fleuriste et père de 2 filles. Il nous raconte ses calamités : « Mes filles sont à l’université. Chaque matin, elles sont obligées de laisser la maison de très tôt. Et le soir, pour rentrer, c’est compliqué de trouver un bus. Puisque leur mère est décédé depuis 2 ans, à la maison, c’est moi qui cuisine, pratiquement tout le temps. Je n’ai pas de travail. Ça me facilite la tâche. » Justement, il se rendait au marché « Kokoe », à la route de Frères pour se procurer de quelques produits.
Deux années de cela, il n’y avait que deux (2) pompes à essence à Pèlerin. Aujourd’hui, il y en a 5. Plus de station mais moins de gaz disponible, lance Adrienne avant de renchérir : « J’habite à Thomassin 25. Si j’ai un rendez-vous à Pétion-ville, je dois laisser la maison, au moins deux (2) heures avant. C’est inadmissible. Ce pays me fout les boules ! »
La situation est, on ne peut plus, catastrophique pour ces usagers. Le plus dur, c’est que la rareté des carburants risque de perdurer encore longtemps si l’on se fie aux propos de Marc-Antoine Nesi, le porte-parole de L’ANAPROSS.
Facebook Comments