Progressant de 17 places par rapport à l’année dernière, Haïti occupe cette année la 70ème place sur 180 pays et territoires, évalués sur les conditions de pratique du journalisme, selon le classement mondial de la liberté de la presse, publié par Reporters sans frontières, en marge à la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai dernier.
Reporters sans frontières s’est penché sur les intimidations et les attaques violentes répétées perpétrées par les forces de l’ordre ou encore les manifestants contre les journalistes ces dernières années, situations qui rendent la profession encore plus vulnérable et stigmatisée.
Malgré l’assassinat de 3 journalistes haïtiens au début de l’année 2022, Haïti a quand même pû enregistrer une meilleure performance comparativement à 2021. Reporters sans frontières affirme toutefois, que le journalisme d’investigation est en chute libre en Haïti à cause du manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information, dont sont victimes les journalistes haïtiens.
Il n’est un secret pour personne que le journalisme en Haïti est stigmatisé et que les pratiquants de ce métier n’ont aucune couverture, subissent des menaces ou sont tués. Haïti est, selon RSF, parmi les pays où la situation du point de vue de la liberté de la presse, est problématique à tous les niveaux.
« Le journalisme y est un des métiers les plus mal rémunérés. À l’exception des employés des médias publics, les reporters peinent à répondre à leurs besoins alimentaires, »Souligne reporters sans frontières.
Les journalistes ne bénéficient d’aucune protection et mesures officielles assurant leur sécurité. Même lorsqu’ils rapportent des menaces de mort crédibles aux autorités compétentes à ces effets, ces affaires ne dépassent que rarement le stade du dépôt de plainte, a indiqué RSF, qui pointe également du doigt le projet de loi sur la diffamation votée au Sénat en 2017, visant à sanctionner le travail des journalistes. Il souligne que c’est une une grave atteinte à la liberté d’informer.
Instauré par Reporters sans frontières, le classement mondial de la liberté de la presse est publié annuellement depuis 2002, et permet d’établir la situation relative de 180 pays et territoires en matière de liberté d’information. Ce classement s’appuie sur leurs performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, d’environnement, d’auto-censure, de cadre légal et de qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.
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