C’est effectivement un Nasty Business comme le disaient les gars de CaRiMi ; l’industrie musicale haïtienne est une école où on reçoit gratuitement sa formation dans l’univers de l’hypocrisie. Le duo Bedjine et K-Dilak se retrouvent, malheureusement, au cœur d’une nouvelle crise dans le showbiz. Ces deux tourtereaux sont devenus la nouvelle cible de certains éléments de l’industrie et ils ne seront pas les premières victimes…
Ces deux jeunes artistes auront sans doute besoin d’une puissante aide de Sainte-Cécile. Cette guerre, déclarée contre eux, s’annonce sans merci. Dans les coulisses de l’industrie, on évoque les noms de Bedjine et K-Dilak dans des circonstances qui ne leur sont et ne leur seront jamais favorable. Leur succès causerait de l’inquiétude ou encore du tort à certains éléments du système.
Alors, il faut se poser la question : « Le rappeur PIC, aurait-il totalement raison quand il disait que cette industrie n’est pas facile (HMI sa pa dou) ? » D’autres artistes et groupes témoignent des campagnes de boycottage menées contre eux par des éléments de ce système. Krezi Mizik est un exemple concret ; une preuve de ce que ce système malhonnête peut réaliser. Par ailleurs, de rares groupes comme Rockfam ont résisté contre de multiples campagnes du système, mais aussi soldats que puissent être les gars de ce groupe, ils ne sont pas sortis sans chocs de cette guerre qu’ils ont mené et ils en subissent encore les conséquences.
Quand ce n’est pas un jeune groupe, c’est un jeune artiste ou encore un couple de jeunes artistes (un duo) … Comme ils l’ont fait à Toby et à Vanessa Désiré qui par manque d’expérience, se sont laissés berner. On peut encore citer la tentative de Trouble Boy et Fatima qui s’annonçait comme un beau duo, mais l’industrie a décidé autrement. Si Sakad et Dinie luttent encore, c’est parce que la menace qu’ils représentent n’a pas autant d’ampleur que celle de Bedjine et K-Dilak.
Le système n’a aucun souci pour les talents, les potentiels, les valeurs des artistes jeunes ou expérimentés. Ils peuvent aisément figurer sur la liste noire, si vous ne croyez pas, Dener Céide et Réginald Cangé en sont les témoignages vivants. Ils sont au cœur d’une décevante campagne de dénigrement et de boycottage. Des géants comme Dener et Réginald pourront tenir mais les membres des groupes comme Toxic ou encore Karizma n’ont pas eu la chance d’avoir un mental d’acier comme ces deux musiciens on ne peut plus expérimentés. Même Harmonik, une bande qui a déjà obtenu sa notoriété, a failli se perdre dans ce labyrinthe.
Aujourd’hui, la machine s’attaque ouvertement au duo Bedjine et K-Dilak. Ils profitent de chaque faille, chaque erreur pour déstabiliser le duo. L’objectif, serait-il d’handicaper, voir briser cette alliance qui apporte beaucoup de bonheur aux fans et rapporte surtout aux promoteurs ?
Il parait que l’industrie n’a pas vraiment laissé de côté la tendance ‘‘Li pa p pase’’ ou encore ‘‘Ti djaz pap pase’’, prônée par des musiciens actifs au sein de l’industrie. Roody RoodBoy a été jadis, la cible de ce système, heureusement, il a reçu le soutien de gros bras qui ont dissuadé ses détracteurs dans leur campagne de boycottage.
Bedjine et K-Dilak n’est pas le seul couple qui causerait un problème. Le duo Mr Pass et Scandy paraît nuire aussi. Certes, ils n’ont pas fait le même impact que le duo Pouki n te marye. Mais les teneurs de ce système cherchent souvent à mettre en évidence une campagne discriminatoire contre Mr Pass dont le seul intérêt serait de permettre à Scandy de s’émanciper seule, cas similaire pour Bedjine. La liberté des jeunes femmes offrirait peut-être un avantage… Qui sait ?
Sérieusement, ce duo doit prendre en considération les menaces qui planent sur son avenir. Bedjine doit sincèrement apprendre à maîtriser ses interventions dans les médias et, s’il le faut, s’offrir les services d’une agence spécialisée dans la communication et la gestion de carrière d’artiste. Être artiste, c’est tout un package et s’offrir une carrière dans une industrie comme celle des Haïtiens est un risque qu’il ne faut pas courir sans prendre en compte les détails de tailles.
Des éléments de l’industrie tentent de mettre le focus beaucoup plus sur les femmes que les duos. Sans doute, le showbiz trouve les artistes féminins plus intéressantes. Mais, pourquoi s’en prendre au duo Bedjine et K-Dilak si leur succès est dû à un travail bilatéral et que leur travail contribue au bonheur de ce business ? Faut-il admettre réellement que si les grands maîtres ne veulent pas d’un groupe ou d’un artiste qu’il n’a pas sa place dans l’industrie ? Comment expliquer cette forme de discrimination ?
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